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Écrits

Les outils du peintre ne s’achètent pas dans les magasins, ils se forgent en nous. La quincaillerie des matériaux, des supports et des thèmes, n'intéresse pas le poète. Le meilleur de nous-même est une "matière" indéfinissable. L’éveil est plus fondateur que le savoir et la surprise émerge en dehors de toutes définitions. La poésie la voici, elle est hors contrôle car personne ne détient de secret. La magie, la grâce, la vie habitent là où elles le désirent. L’esprit plane au-dessus de nous et n’en fait qu’à sa tête. L’esprit n’est pas raisonnable, il est comme le vent; il est bien trop haut. D'ailleurs, lorsque la grâce est là, plus personne ne sait. J'attends cet oiseau insaisissable qui ne vient pas. J'ai choisi d'être au bord du chemin. Avec un siècle de retard, ce qui est bien peu, j'ambitionne de tarder davantage et de marcher vers l'autre versant du temps. La rencontre, démarche du peintre, est ni choisie, ni fabriquée. Comme tout honnête homme je cherche à produire au plus près de ce qui m'est donné d'être. Nous ne sommes pas des techniciens ni des gens du spectacle. Seul ce qui touche nous touche. L'essentiel c'est la technique d'être habile juste avec le cœur et de toute évidence il n’est point question ici de sensibleries. Les secrets se meurent le triste jour où ils sont dénaturés par des esprits étroits ou trop sophistiqués. Le beau secret sombre alors comme un joyaux au fond de l’eau. Il n’existe pas de mystères bien gardés, car l’essentiel a déjà été divulgué. Seulement les mots portent difficilement l’idée, et à l’idée manque le sens profond, mais le sens profond reste à l’action. – Calméjane ©